Hommage à Jim Larriaga

Août 2022

La Sacem rend hommage à Jim Larriaga, auteur-compositeur et interprète à la plume très personnelle, qui vient de nous quitter le 6 août 2022 à l’âge de 81 ans.


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L’univers étrange et fou de Jim Larriaga. C’est ainsi que s’intitulait le premier album d’un jeune auteur-compositeur, paru en 1971, sous la direction musicale de Jean-Claude Petit. Avec des titres comme La vie est un western, Allons vivre sous la mer, C’est pas facile d’être heureux, Quand j’étais un singe, ou Le printemps est au coin de la rue. Étrange et fou peut-être, talentueux certainement. Quelqu’un capable d’écrire aussi bien pour Carlos que pour Claude François, pour Roméo que pour Charlotte Julian.

Né à Paris en 1941, de son vrai nom Georges Larriaga, il se destinait au métier de boulanger lorsque le virus de la musique, via Sinatra, Elvis ou les Beatles, lui fit changer de cap. Après quelques tentatives infructueuses de traduire en français les tubes de l’époque, il se met à écrire et composer ses propres chansons. Jean-Max Rivière le met sur la voie de Sylvie Vartan et c’est ainsi qu’il fait la rencontre de Carlos, alors secrétaire particulier de la chanteuse, qui va lui ouvrir toutes les portes. Il signe tous les premiers succès du futur chanteur fantaisiste, de La Cantine à Y’a des indiens partout, en passant par Les pieds bleus ou La Bamboula. Le début d’une carrière d’auteur-compositeur très demandé, qui l’amènera à écrire pour Claude François la chanson Anne-Marie, une jolie ballade enregistrée aux États-Unis avec les prestigieux musiciens de la Motown.

Entre temps, il découvre une jeune perpignanaise montée à Paris et lui offre ses premiers tubes : Fleur de province sera l’un des plus grands succès populaires de Charlotte Julian, avec Allez hop, tous à la campagne. Mais c’est pour Roméo, un enfant-chanteur de onze ans lancé par Claude Carrère, que Jim Larriaga va façonner un répertoire sur mesure, pendant les trois années de carrière de ce "Petit Caruso" dont la voix finira par muer. Résultat, trois albums, sept 45 tours, près de quatre millions de disques vendus par ce gamin idole des familles et des très jeunes filles.

Jim Larriaga s’illustrera encore en écrivant pour des artistes comme Julie Bataille (Pas besoin d’éducation sexuelle), La Bande à Basile, Arielle Dombasle, Thierry Le Luron, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Michou ou Rémy Bricka.

Jim Larriaga était le frère du réalisateur de télévision Gilbert Larriaga et de l’auteur et metteur en scène Jean Larriaga. Il avait adhéré à la Sacem le 31 mai 1967 et était devenu sociétaire définitif en 1977. Il avait reçu le prix René Jeanne en 2006.

 

« Jim Larriaga, poète des temps modernes, Trenet des seventies, avait la fantaisie naturelle des plumes qui ne trichent pas leurs ailes. « Allons vivre sous la mer », avait-il écrit dans un album aussi magnifique que méconnu. Il aurait pu dire « dans les airs » ou « dans l’éther », car Jim était un véritable extraterrestre au milieu d’un univers souvent si prosaïque. Il s’en est allé rejoindre la lune et les étoiles qu’il n’avait jamais vraiment quittées. » 
Claude Lemesle - Président d'honneur de la Sacem

 

 

 

Publié le 09 août 2022