C’est l’une des pièces musicales françaises les plus jouées au monde avec "My way" la version anglaise de "Comme d’habitude".
A l’occasion de son entrée dans le domaine public, retour sur l’incroyable destin de cette œuvre composée en 1928 à l'attention de la danseuse russe Ida Rubinstein.
La suite racontée par Louis Diringer, musicologue de formation et directeur des Sociétaires de la Sacem…
Ignorée par le public à sa sortie, l'œuvre est désormais connue dans le monde entier et fait partie du patrimoine musical français.
Même si Ravel lui-même n’a peut-être jamais complètement assumé cette œuvre, aucun musicien ne peut rester indifférent devant le Boléro comme en témoigne Laurent Petitgirard, compositeur, chef d’orchestre et président du Conseil d’administration de la Sacem…
Après la mort du compositeur en 1937, la popularité grandissante de l’œuvre a provoqué une interminable bataille juridique sur l'identité des ayants droit. Une histoire à rebondissements…
La loi Lang de 1985 sur les droits d'auteur et les droits voisins ayant fait passer la durée de protection des œuvres musicales de 50 à 70 ans après la mort d'un auteur, durée majorée de 8 ans et 120 jours pour la seconde guerre mondiale, le Boléro de Maurice Ravel tombe dans le domaine public le 30 avril 2016.
C’est une œuvre qui aura aussi marqué profondément la culture populaire comme le rappelle Louis Diringer.
Dans son livre « Ritournelle de la fin », Jean-Marie Le Clézio évoque la magie de cette œuvre dont personne n’a vraiment à ce jour résolu l’énigme.
Consultez la liste des pays où le Boléro est encore protégé.
Autres Œuvres de Maurice Ravel dans le domaine public
Les œuvres de Maurice Ravel présentées dans ce tableau ont bénéficié d’une durée de protection de 78 ans et 120 jours, à compter du 1er janvier suivant le décès du compositeur. Pourquoi ?
En France, les droits d’auteur subsistent 70 ans à compter du 1er janvier suivant le décès de l’auteur de l’œuvre, ou 70 ans à compter du 1er janvier suivant le décès du dernier survivant des co-auteurs, si l’œuvre en cause a été créée en collaboration.
Toutefois, une durée plus longue est appliquée aux œuvres musicales publiées pour la première fois du vivant de leur auteur, avant le 1er janvier 1948.
En effet, des « prorogations de guerre » ont été accordées par la loi aux héritiers d’auteurs afin de compenser le manque à gagner dû aux difficultés d’exploitation des œuvres à l’occasion des deux guerres mondiales.
- les œuvres publiées pour la première fois avant le 31 décembre 1920 bénéficient de la première (6 ans et 152 jours) et de la seconde prorogation de guerre (8 ans et 120 jours),
- les œuvres publiées pour la première fois entre le 1er janvier 1921 et le 31 décembre 1947 bénéficient de la seconde prorogation de guerre (8 ans et 120 jours) uniquement.
Ces prorogations doivent continuer à s’ajouter à la durée de 70 ans post mortem, pour ce qui concerne les œuvres musicales.
Dans un souci de respect des droits acquis, la directive européenne du 29 octobre 1993 prévoyant l’harmonisation des durées de protection du droit d’auteur, ainsi que deux arrêts rendus par la Cour de Cassation le 27 février 2007 précisent sans équivoque que la durée de protection de 70 ans post mortem couvre les prorogations de guerre, à l’exception des cas dans lesquels, au 1er juillet 1995, une période de protection plus longue que 70 ans avait commencé à courir, laquelle est alors seule applicable.
Or, en France, La loi « Lang » du 3 juillet 1985 avait porté la durée de protection des œuvres musicales de 50 ans à 70 ans, de sorte que les œuvres musicales publiées pour la première fois du vivant de leur auteur, avant le 1er janvier 1948, bénéficient, depuis l’entrée en vigueur de ladite loi, d’une durée de protection plus longue que 70 ans.
Ainsi, conformément à la directive et aux arrêts susvisés, c’est bien cette durée de protection plus longue qu’il convient d’appliquer.
C’est la raison pour laquelle les œuvres de Maurice Ravel ici présentées, dont l’exploitation a été affectée par la seule seconde guerre mondiale, sont, dans leur version originale, entrées dans le domaine public, en France, 78 ans et 120 jours après le 1er janvier suivant le décès du compositeur, soit le 30 avril 2016.
Publié le 03 mai 2016